Le présentéisme

Le présentéisme

S’il est fréquent de parler d’Absentéisme au travail, il l’est moins de parler de présentéisme.
La raison est relativement simple, il est plus facile de repérer l’absentéisme que le présentéisme. L’absentéisme est l’absence à son poste, et donc il est très aisé de l’observer.  Les indicateurs d’absence sont nombreux avec le pointage, les congés, les feuilles d’absences pour cause de maladies…

Définition

Le présentéisme, par opposition à l’absentéisme, est le fait d’être présent.

Mais le présentéisme est plus que le fait d’être présent, il fait référence à d’autres situations.
Le présentéisme peut faire référence à trois grands types de situations : 

Le présentéisme contemplatif, qui consiste à être présent à son travail, mais à faire autre chose que travailler pour son employeur. Le travail, s’il ne se fait pas, se réalise à un rythme lent, les activités personnelles s’immiscent dans les activités professionnelles.

Le présentéisme stratégique qui consiste à faire plus d’heures que ses horaires normaux. A rester tard le soir, pour par exemple se faire bien voir, pour montrer une forme de motivation. Cet allongement du temps de travail n’est pas nécessairement une augmentation de la productivité.

Le surprésentéisme qui consiste à travailler même lorsque son état de santé est dégradé et qu’il serait plus normal de s’arrêter. Les personnes sont présentes, mais pas en capacité de travailler normalement, cette situation peut être consciente ou inconsciente.

Ces trois formes de présentéismes ont en commun un manque d’efficacité, de productivité. Plus que cela, c’est un mal-être des salariés, un indicateur de mauvaise organisation, ou d’un management à repenser.

Le présentéisme, un mal insidieux

Le présentéisme est même un mal contagieux par l’ambiance et l’état d’esprit qu’il peut générer. Le présentéisme à la particularité d’être peu visible, et ce sont souvent ses effets que l’on constate plus que l’acte lui-même. Insidieux aussi, car il est moins facile de repérer un manque d’investissement personnel qu’une absence physique.

Le présentéisme peut se manifester par :

  • Une démotivation
  • Un manque de productivité
  • Une augmentation des plaintes clients ou non-conformités
  • L’augmentation des heures supplémentaires
  • L’accroissement de l’absentéisme

La plus grande difficulté liée au présentéisme concerne son repérage, il demande une analyse plus précise des situations et aussi sûrement des indicateurs différents.
L’autre conséquence de cette absence de repérage tient du faire qu’il est difficile à chiffrer et à en évaluer le coût, ou la perte.

Le présentéisme en France

La France est un des pays d’Europe le présentéisme sévit largement en entreprise sous ses différentes formes.
Il est encore fréquent de constater, tout particulièrement chez les cadres, le dépassement d’horaire. Cette pratique intègre aussi le travail, le soir, le week-end, de chez soi. Partir à l’heure pourrait être perçu comme un manque d’implication.

Une étude internationale de GALLUP (en décembre 2017) présente des chiffres éloquents pour les salariés français.

30% des salariés français sont démotivés et désengagés, et ne se sentent pas impliqués par leur activité professionnelle. Les Français seraient parmi les Européens les moins engagés dans leurs activités professionnelles en Europe.

Seulement 6% des salariés français (sondés) se sentent très impliqués dans leur travail, alors que comparativement les Américains sont 33%.

Un français sur cinq annonce réaliser des activités personnelles au travail pour faire passer le temps.

Le présentéisme coûte beaucoup plus à l’entreprise que l’absentéisme qui souvent en est sa suite logique. En moyenne, un salarié français est absent 16.6 jours par an (hors congés) contre l’équivalent de 23.2 jours de travail perdu en présentéisme.

Le présentéisme est à considérer plutôt comme un symptôme que comme un manque de productivité. Derrière ces chiffres, il y a aussi de la souffrance, et alors le présentéisme doit alerter et non-être considérer comme un fléau dont le salarié en serait l’acteur principal.

Le salarié français serait-il fainéant, peu concerné par son activité professionnelle, celle-ci reléguée à un rôle purement alimentaire ?

Les Français réputés, contestataires, pessimistes, alors seraient-ils aussi paresseux ?

Et si la réponse était ailleurs ?

Les causes principales

Les causes du présentéisme en France sont nombreuses et proviennent de facteurs multiples. Le présentéisme peut provenir des salariés, mais aussi du management ou de l’entreprise avec son organisation, de ses règles.

La démotivation est certainement le facteur central particulièrement pour le présentéisme contemplatif. Si le salarié a bien sûr son importance, le management y contribue aussi pour beaucoup. Les managers sont peu formés au management des individus y compris ceux issus des grandes écoles.
L’entreprise possède aussi une grande responsabilité concernant les sources de motivation de ses collaborateurs. L’organisation, les règles, pas toujours comprises ni efficaces sont ressenties souvent comme des contraintes.

La maladie, avec une incapacité plus ou moins partielle, consciente ou inconsciente est aussi un facteur important de présentéisme. Ce type de présentéisme est souvent le préalable à un absentéisme de longue durée, avec une maladie traitée tardivement.

Le présentéisme est un symptôme et ce sont essentiellement les causes sur lesquelles il faut agir.

Les causes spécifiques différents types de présentéisme

On peut lister quelques causes plus spécifiques à chacun des trois types de présentéisme.
Il est fréquent aussi d’une des causes possibles en engendre une autre et renforce le présentéisme et l’ancre dans la durée.

Le présentéisme contemplatif peut être lié à :

  • La fatigue mentale, physique
  • Une démotivation, lassitude …
  • Une forme de contestation
  • Des problèmes personnels externes ou internes à l’entreprise
  • Un manque de reconnaissance

Le présentéisme stratégique peut être lié à :

  • Un besoin de donner une image de personne impliquée
  • L’intention de prouver son engagement (en vue d’une promotion par exemple)
  • Une vieille habitude française (qui perdure encore) qui consiste par exemple pour un cadre à nécessairement partir après les heures effectives de travail.
  •  

Le surprésentéisme peut être lié à :

  • Une prime d’assiduité (favorisant le maintien en poste des personnes malades)
  • Une maladie incapacitante ou partiellement incapacitante (physique ou psychologique)
  • Un sentiment d’anxiété, de pression trop forte
  • La perte de revenu si arrêt de travail
  • Le « quand dira-t-on ? » de la part de ses collègues, sa hiérarchie
  • L’absence de prise de conscience de la situation

Les solutions

Les solutions pour traiter le présentéisme sont aussi nombreuses que les situations qui en sont la cause. Agir avant que le présentéisme ne s’installe serait la meilleure solution. Souvent l’entreprise fonctionne en mode curatif au lieu d’une approche préventive.

Lorsque le présentéisme est installé, il faut nécessairement agir. Comme pour toute situation à régler le premier point, consiste à identifier le « problème ». Si cela paraît un poncif, il faut aussi comprendre que le présentéisme est souvent invisible, insidieux.

Je vous propose quelques pistes possibles :

  • Redonner du sens au travail,
  • Revisiter le style de management
  • Repenser la charge de travail de chacun
  • Organiser des retours d’expérience
  • Mettre en place des indicateurs de bien-être

Si la liste n’est pas exhaustive, chaque option présentée représente un travail important. Parfois il faudra revoir son mode de management, et cela implique donc l’ensemble du corps managérial de l’entreprise dont la responsabilité est forte. Repenser, son organisation, ses règles, est tout aussi important. Le présentéisme doit impliquer toute l’entreprise et tout particulièrement son sommet et la direction au plus haut niveau.

Une fausse bonne solution

Les primes, les récompenses financières, les augmentations de salaire, sont des facteurs de motivation faibles, surtout dans la durée.
Si une rémunération basse peut démotiver, une rémunération importante n’est pas synonyme de motivation forte.
La motivation financière peut aussi engendrer un état d’esprit « Mercenaire », avec le « Plus de prime » « Plus de rendement ». Ce type mesure est plus de l’incitation que de la motivation, il est donc à utiliser avec précautions. 

Pour conclure

Le présentéisme est un vaste sujet, mais surtout il génère des conséquences importantes.
Le stress, la démotivation, la maladie, une perte de sens … sont autant de causes qui alimentent ou contribuent au présentéisme.
L’ère de l’entreprise « performante » serait-elle plus de mise ou sous une autre forme. L’ère de l’entreprise bienveillante, serait-elle la nouvelle norme ?
Mais peut-on réellement opposer la « Performance » au « Bien-être » ?

Et si la « Performance » (tout particulièrement, durable) n’était pas la conséquence du « Bien-être au travail » ?

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